L’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) publie un nouveau guide pour aider les entreprises à intégrer une approche différenciée de l’évaluation des risques professionnels entre femmes et hommes dans leur document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP).

Cette publication répond à un constat clair :

• les femmes et les hommes ne sont pas exposés aux mêmes conditions de travail ni aux mêmes risques, car ils n’occupent pas toujours les mêmes postes, n’exercent pas les mêmes tâches et ne subissent pas les mêmes contraintes physiques ou organisationnelles.
• Dans de nombreux métiers à prédominance féminine (soins, services à la personne, commerce, nettoyage…) certains risques (troubles musculosquelettiques #TMS, charge mentale, exposition à la violence) restent invisibilisés ou sous-évalués, entraînant une prévention moins adaptée.

Comprendre les expositions et impacts différenciés

L’évaluation différenciée ne se limite pas à constater des différences de postes ou de tâches.
Elle prend aussi en compte que l’exposition à un même risque peut avoir des effets différents sur la santé des femmes et des hommes — qu’il s’agisse de facteurs biologiques (comme la physiologie) ou sociaux (comme la répartition des rôles, la charge mentale ou l’accès à la prévention).

Ainsi, pour un poste identique, l’organisation du travail peut « différer » : certaines tâches répétitives, plus physiques ou émotionnellement exigeantes, peuvent être plus souvent effectuées par les femmes.
Prendre en compte ces écarts permet de mieux cibler les mesures de prévention et de réduire les inégalités de santé au travail.

Un guide pour passer à l’action

Le guide de l’Anact propose une méthode en cinq phases pour intégrer cette approche dans le DUERP.

Il aide les acteurs de la prévention à :

• Identifier les écarts d’exposition selon le sexe ;
• Comprendre les impacts différenciés des risques ;
• Adapter les mesures de prévention aux réalités de chaque situation de travail.

Pour appuyer cette démarche, le document s’accompagne de sept fiches pratiques regroupées par familles de contraintes de travail ou de risques :

• charge physique,
• charge mentale,
• risques psychosociaux #RPS,
• exposition à la violence,
• maladies chroniques évolutives #MCE,
• #TMS,
• usure professionnelle…

Ces outils permettent de concrétiser l’évaluation différenciée dans le DUERP et de répondre à une exigence du Code du travail, qui prévoit depuis 2014 que l’évaluation des risques prenne en compte « l’impact différencié à l’exposition aux risques en fonction du sexe ».

Pour qui et comment ?

Le guide s’adresse en priorité :

• Aux préventeurs, RH et représentants du CSE, pour enrichir leurs pratiques d’évaluation ;
• Aux services de prévention et de santé au travail, pour les outiller dans l’accompagnement des entreprises.

Les structures souhaitant aller plus loin peuvent être accompagnées par l’Anact et le réseau des Aract régionales, afin d’expérimenter ou de formaliser cette évaluation différenciée au sein de leurs démarches santé-travail.

Un enjeu de santé, d’égalité et de performance

Mettre en œuvre une évaluation différenciée des risques professionnels, c’est mieux comprendre la réalité des métiers et agir pour un travail plus équitable et plus sain.
En reconnaissant les différences d’exposition et d’impact entre femmes et hommes, les entreprises peuvent déployer des plans de prévention plus justes, efficaces et inclusifs, au bénéfice de toutes et tous.

📘 Télécharger le guide complet :

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